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Yacine Medjana

« Cages », son deuxième court métrage, commence une belle carrière : prix du meilleur réalisateur à Los Angeles, et prix du meilleur court métrage, meilleure photo et meilleur acteur à Tokyo. Un bel encouragement pour ce cinéaste autodidacte de 31 ans.

« Je ne savais pas qu’il existait un BTS de cinéma, alors j’ai fait commerce ! » Yacine Medjana attend pourtant de recevoir par la poste, à son domicile de Creil, son prix du meilleur réalisateur décerné fin janvier au Hollywood art and movie award .Une véritable consécration pour« Cages » son deuxième court métrage, qu’il a écrit, tourné et monté à Creil en 2019. « Je n’ai pas pu faire le voyage pour assister à la cérémonie, c’est un ami de Creil vivant là-bas qui m’a représenté, et il s’est retrouvé sur scène », s’amuse le jeune cinéaste. « Je suis très content, mon film avait sans doute le plus petit budget (4000 euros) et en face il y avait William Baldwin ou Olivier Marchal ! » Ce n’était qu’un début, car son film de dix minutes, qui aborde la sensation de rejet face au racisme, a également séduit en février les jurés d’un festival de cinéma indépendant à Tokyo.

Comment passe-t-on d’un job de commercial à celui de réalisateur ? « J’ai beaucoup lu, explique Yacine. Et puis j’ai compris que tous ces bouquins étaient dépassés, qu’il fallait que je me lance tout seul, à ma manière ».

Le jeune cinéphile a surtout passé beaucoup de temps à observer les techniciens lorsqu’il faisait de la figuration. « En 2014 je me suis blessé à l’épaule en faisant de la boxe, c’était tellement douloureux que j’ai dû arrêter de travailler pour une longue période de rééducation. Pour gagner un peu d’argent et m’occuper, j’ai fait des silhouettes (des petits rôles) dans différents films ou des séries comme Chefs ou Les sauvages ». Yacine pose des questions et apprend ainsi tous les métiers d’un plateau de cinéma. Passionné, il garde contact avec une directrice de casting qui le fera même travailler à Creil pour recruter un rôle d’enfant. « Cette expérience m’a beaucoup appris pour mener un casting et choisir un acteur. »

En 2017 il écrit et réalise son premier court métrage, « 8 », aidé en production par l’association Creilloise Avenir et jeunesse. « Sans eux je ne sais pas comment j’aurais fait, avoue Yacine, pour monter des dossiers de subvention ou gérer le budget ».

Nouvelle collaboration en 2019 avec « Cages » et le succès que l’on sait. La suite ? Pour gagner sa vie, Yacine Medjana réalise des films d’entreprise. Il écrit un long métrage aussi. « Je fais tout tout seul, alors ça prendra du temps ! »