Passer au contenu

Creil au Moyen-Âge

Présentation du projet 3D – Creil au Moyen Âge

Creil, influencée par les guerres mondiales et l'urbanisation, conserve peu d'éléments médiévaux visibles. L'ancien château, l'église Saint-Médard et le dépôt lapidaire de la collégiale Saint-Evremond, construits entre le 12e et le 15e siècle, sont les joyaux médiévaux de la ville. La reconstitution en 3D de la ville médiévale, réalisée avec l'entreprise Héritage Virtuel entre 2020 et 2022 avec le soutien du service archéologique et de la Direction Régionale des Hauts de France, est visible au musée Gallé-Juillet. 

  • Le public peut profiter de cette reconstitution 3D au musée Gallé-Juillet, dans le cadre des visites de chantier du château organisées les dimanches à 14h (renseignements et inscription au 03 44 29 51 50 et musee@mairie-creil.fr). La reconstitution est visible sur tablette, ou en mode plus immersif via des casques de réalité virtuelle.

Creil au Moyen-Âge

Une part de légende entoure l'histoire de Creil au Moyen Âge. L'historiographie traditionnelle nous indique que : 

  • Dès le 6e siècle, les rois francs séjournent fréquemment dans la vallée de l’Oise et son voisinage, pour se livrer aux plaisirs de la chasse et de la pêche. 
  • Des maisons royales seraient apparues aux époques mérovingienne et carolingienne, dont celle située en amont de l'île de Creil (Criolum) au 7e siècle. 
  • Au 10e siècle, le comte de Senlis devient détenteur de la forteresse de Creil. 
  • Dans la première moitié du 11e siècle, le château est la propriété d’Albert de Creil, puis de Guillaume de Creil. 
  • Au milieu du 11e siècle, Creil devient une seigneurie dépendante du comté de Clermont. 
  • En 1197, une charte de commune en faveur des habitants de Creil et de Clermont est ratifiée au château de Creil. Philippe II Auguste acquiert la totalité du comté de Clermont et semble le gérer jusqu’à la fin de son règne en 1223. Il aurait d’ailleurs séjourné au château de Creil après la Bataille de Bouvines en 1214. 
  • En 1218, il offre aux lépreux de Creil la totalité de la dîme de son pain de la châtellenie pendant la durée de son séjour. Creil reste une châtellenie, c'est-à-dire un territoire sur lequel un seigneur exerce son pouvoir de commandement, jusqu’à Révolution française.

 

Les abords de Creil
au Moyen-Âge - rive gauche

Au-delà des remparts, la ville s'étend avec vergers, prairies et bois, ainsi que des hameaux comme Vaux et Le Plessis-Pommeraye en bordure de la forêt du même nom. Au Moyen Âge, une maladrerie est créée pour les lépreux, dirigée par Raoul, comte de Clermont. Elle comprenait des huttes individuelles dans un jardin clos nommé "Clos de Méseaux" et une chapelle dédiée à saint Michel, sous la protection de sainte Madeleine.

 

Au 16e siècle, la lèpre étant éradiquée, les maladreries comme celle de Creil fermèrent en 1543 par ordre royal. Les bâtiments sont vendus et remplacés par des vignes. Un moulin à vent, érigé en 1297 par Guiard de Pontoise, n'est plus présent à la Révolution, mais le nom du quartier du moulin est resté lié à son emplacement.

Les abords de Creil 
au Moyen-Âge - rive droite

Sur la rive droite, les anciens marais de Creil restèrent pratiquement inhabités jusqu’au 18e siècle.

Autrefois, plusieurs moulins bordaient la Brèche à Creil, dont le plus proche de l'Oise fut acquis en 1343 par l'abbaye de Saint-Vincent de Senlis. Initialement un moulin à huile, il devint en 1597 un moulin à farine, avec le bâtiment et ses dépendances s'étendant au 18e siècle. Après la Révolution, la famille Franchemont en fit l'acquisition et l'exploita jusqu'en 1867, avant qu'il ne soit transformé en usine et ultimement détruit par un incendie en 1965.

La rue du Grand Ferré à Creil évoque l'épisode médiéval de la Jacquerie, une révolte paysanne violente contre les nobles pendant la Guerre de Cent Ans et la captivité de Jean II. Les paysans français, surnommés "Jacques" par les nobles, se soulevèrent en 1358, attaquant les nobles du Valois et du Beauvaisis en raison de leur détresse économique. Ils s'en prirent aux châteaux le long de l'Oise, mais en 1359, affrontèrent également les Anglais occupant la région. Le paysan héroïque du nom de Grand Ferré (1330-1358) se distingua en défendant avec bravoure le château de Longueil Sainte-Marie contre les Anglais, lui valant le surnom de "hacheur d'Anglais" ou "Robin des bois français".

Une ville établie 
au bord de l'Oise

Creil occupe un plateau calcaire du Bassin Parisien traversé par la vallée de l'Oise, dont le cours s'étend de Chimay, Belgique, jusqu'à Conflans-Sainte-Honorine en Seine, sur 330 km. Cette vallée, habitée depuis la préhistoire, a servi de voie navigable durant l'époque gallo-romaine, notamment pour transporter des matières premières telles que les pierres calcaires de la région creilloise. Avant le 18e siècle, la navigation aléatoire de l'Oise, utilisée pour le transport de marchandises et de matières premières, fut améliorée au 19e siècle par l'ajout d'écluses.

Le château médiéval

Au 12ème siècle, le château fortifié de Creil appartient aux comtes de Clermont, tout comme le château de Montataire. Un conflit survient avec Philippe d’Alsace au début du règne de Philippe II Auguste, dévastant les régions de Clermont, Creil et Breteuil. Après la paix en 1182-84, Raoul de Clermont entreprend la réparation des dégâts, probablement en reconstruisant le château.

Le château comprenait plusieurs ailes se développant autour d'une cour d'honneur fermée et flanquée de pavillons aux angles.
La structure d'origine du site correspond à la forme type du château dit "philippien", en référence au roi Philippe Auguste, avec un plan quadrangulaire flanqué de tours circulaires. Le château n'avait pas de donjon central mais plutôt une tour maîtresse au centre de l'aile est.

Vous souhaitez en connaitre davantage ? 

Découvrez l'histoire des ponts, des salles du château, du l'église et ses abords, de la collégiale Saint-Evremond et bien plus encore dans ce dossier réalisé par le service patrimoine :