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Rigoureux et concis, Sébastien Chalvet, 36 ans, est à la tête du commissariat de Creil depuis décembre 2022. À la fois homme de terrain et décideur, retour sur un fonctionnaire originaire de l’Oise, et qui a pour ambition de renforcer la sécurité de la ville et celle du grand creillois (Nogent-sur-Oise, Montataire et Villers-Saint-Paul) qui compte 80 000 habitants.

Quel est votre parcours ?
J’ai une licence de droit et un master II en droit pénal et procédure pénale. Suite à ma réussite au concours de commissaire de Police, j’ai effectué deux années à Saint-Cyr au Mont-d’Or avant ma première affection à Soissons en tant que chef de circonscription pendant un an et demi. Après cela, je suis devenu chef de circonscription à Compiègne, durant 5 ans, puis j’ai rejoint la police judiciaire de Creil, où je suis resté 3 ans, pour enfin devenir le commissaire central.

Quelle est la situation du territoire ?
La ville présente la spécificité d’être un Quartier de reconquête républicaine* (QRR) concernant les hauts de Creil, et d’être une Zone de sécurité prioritaire** (ZSP) sur la totalité du territoire : deux  éléments qui traduisent la complexité de la situation. Pendant ma formation de commissaire, entre 2011 et 2013, j’ai effectué deux stages à Creil, donc j’avais déjà une connaissance de la situation lors de ma prise de poste.

À quels enjeux devez-vous faire face ?
Lorsque j’ai travaillé à la police judiciaire de Creil j’ai approfondi ma connaissance des enjeux du territoire. Mais il y a une différence entre connaître les enjeux et y être confronté au quotidien et devoir y trouver des solutions. En premier lieu arrive la lutte contre le trafic de stupéfiants et les atteintes à la tranquillité publique.

Quelles sont vos priorités ?
La lutte contre la trafic de stupéfiants, sous toutes ses formes, est une nécessité contre laquelle nous nous mobilisons. Dans ce domaine nous travaillons de concert avec la police judiciaire. Ensuite viennent la lutte contre les rodéos urbains et les atteintes à la tranquillité publique. Tout ce qui empoisonne la vie des quartiers en somme. En matière judiciaire, la priorité est donnée à la lutte contre les violences : intra familiales, conjugales et sur mineurs. Les atteintes aux biens sont aussi une de nos priorités, comme celle du partenariat, puisque nous devons renforcer les synergies avec les municipalités, les bailleurs et les citoyens. Nous travaillons également sur la consolidation des liens police/population.

Dans quel domaine constatez-vous une amélioration ?
Là où nous avons été bons en 2022, même si nous devons continuer à nous améliorer, c’est dans notre activité judiciaire et notamment sur le nombre de mises en cause et de gardes à vue qui a fortement augmenté. Ce chiffre est en hausse depuis plusieurs années. Le nombre d’individus écroués, lui, reste stable. Concernant le nombre de trafic de stupéfiants démantelés (les trafics importants), on note une augmentation de 20% du nombre de dossiers, donc c’est plutôt énorme, et 38% sur les usages-revente, donc plutôt les trafics de plus faible ampleur.

Comment est votre collaboration avec la police municipale ?
Il existe une complémentarité entre nos deux entités que nous devons renforcer pour être encore plus efficaces. Nous ne faisons pas le même métier : la police nationale réprime les infractions pénales, la police municipale est la police du maire, elle punit les atteintes à la tranquillité publique. Nous devons être complémentaires dans nos actions tout en respectant notre cœur de métier, ainsi que dans le soutien qu’on peut s’apporter les uns envers les autres, notamment sur la captation d’informations. Nous échangeons quotidiennement pour s’assurer que les informations circulent. La 

police municipale travaillant au contact de la population peut nous faire des remontées. On travaille également sur des points de sécurité routière. J’aimerais déployer d’autres actions, par exemple renforcer les patrouilles en commun comme les patrouilles pédestres, le contact avec les commerçants et les habitants, la sécurisation dans les quartiers, etc.

Que pensez-vous des efforts de la Ville sur l’armement, la vidéosurveillance, le CSU, la brigade canine, etc.?
Je suis très satisfait. Tous ces outils mis à notre disposition vont nous aider à renforcer la sécurité des habitants. Il y a beaucoup de débats à propos de la vidéoprotection, mais je constate qu’au quotidien elle nous aide dans la résolution des affaires, et à être plus efficaces sur les interventions de police.

Où en sommes-nous avec les objectifs du Contrat de sécurité intégrée (CSI) ?
Comme prévu, les effectifs ont été augmentés, notamment le nombre d’agents de terrain, une trentaine de policiers ont intégré le commissariat. Le matériel a pris du volume tels que l’armement, le nombre de caméras de vidéosurveillance. Le CSI n’est pas uniquement une question de moyens mais de méthodes, particulièrement en augmentant les relations avec les citoyens car nous avons besoin de leurs retours, soit en téléphonant au 17, soit en nous écrivant ou en se rendant au commissariat.

*Le QRR est un dispositif de la police de sécurité au quotidien dont l’objectif est de lutter en priorité contre la délinquance et les trafics en augmentant au fur et à mesure des moyens de police supplémentaires dans des lieux ciblés.
** La ZSP est un dispositif visant à renforcer la sécurité dans les quartiers les plus sensibles.